Fini la faim est un nouveau projet de la région de Steinbach dont le but est de renseigner les jeunes sur les causes et les conséquences de l’insécurité alimentaire et de les encourager à élaborer des stratégies pour mettre fin à la faim dans la communauté.
« Les jeunes sont l’avenir et ils appuieront la cause et encourageront le changement. C’est pour ça que nous avons jugé que c’était important d’obtenir leur participation », a déclaré Dennis Coley, bénévole à la banque alimentaire Steinbach Helping Hands Food Bank (la Banque), qui a contribué à la planification du projet.
En février dernier, le projet a été lancé par un atelier dans le cadre duquel vingt-six élèves de la division scolaire Hanover ont été exposés à des expériences d’insécurité alimentaire réelles. Organisé par la Banque, le programme Positive Living Program et le personnel de Vie saine de Southern Health-Santé Sud, l’atelier comptait des présentateurs issus de l’itinérance, de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Les étudiants ont été particulièrement touchés par les activités participatives qui leur ont permis de bien comprendre le vécu de ces présentateurs.
« Quand on voit par où les gens sont passé, même si on n’a jamais vécu ces situations, ça aide à promouvoir la compassion et la compréhension », a expliqué Leigh Finney, facilitatrice pour Vie saine à Southern Health Santé-Sud, qui a financé une partie des ateliers à partir du fonds En santé ensemble, aujourd’hui.
L’insécurité alimentaire frappe les élèves au ventre
Sophia Stang, une élève de 11e année, est déjà bénévole à la banque alimentaire. Elle a expliqué que l’activité de simulation d’une journée à la banque alimentaire lui a permis de se mettre dans la situation d’un usager de la banque alimentaire et que l’expérience l’a frappée droit au ventre. « On nous a donné à chacun un scénario. J’étais un homme qui avait eu un AVC et devait marcher longtemps pour se rendre à la banque alimentaire. Je devais aussi rapporter de la nourriture à un voisin alors je devais apporter des sacs, me rendre à la banque alimentaire, puis rentrer, a raconté Sophia. Ce qui m’a vraiment frappée c’est que quand je marchais dans la rue, quelques personnes ont fui mon regard et personne n’a offert de m’aider ».
Dans le cadre d’une autre activité, les élèves ont reçu chacun un sac de papier contenant des bonbons qu’ils devaient échanger entre eux pour en obtenir quatre d’une même couleur pour pouvoir réclamer un prix. Leur succès dépendait du contenu du sac et de la volonté des autres à partager et à aider. « C’était une bonne façon de présenter la notion de privilège parce qu’on n’a pas tous le même départ dans la vie et que ton départ a un impact sur le reste de ta vie », a commenté Leigh Finney.
L’insécurité alimentaire a un impact négatif sur la santé physique, mentale et sociale. Les adultes et les enfants qui la vivent sont plus vulnérables aux maladies chroniques telles que les maladies du cœur, l’hypertension, l’asthme, la dépression et le diabète.
Le désir de participer au changement
Sophia Stang et Nancy Runkowsky sont deux élèves d’un groupe de cinq qui se sont engagés dans la deuxième phase du projet. Elles travaillent actuellement à reconcevoir le site Web de la Banque et à établir une page Facebook, dans le cadre d’une stratégie visant à mieux renseigner le public sur l’insécurité alimentaire. « Je me suis engagée parce que je voulais participer au changement, et même si ma participation est minime, je tiens à faire quelque chose pour aider les membres de notre communauté qui vivent dans l’insécurité alimentaire, a exprimé Nancy. Mon objectif est que toutes ces personnes sachent qu’il y a des gens qui se soucient d’eux et qu’il y a de l’espoir. »
Les intentions de Sophia sont nobles : « Ça me désole de savoir que des gens qui ne sont pas dans cette situation n’ont pas les occasions que j’ai et je veux aider la communauté à prendre de meilleures décisions dorénavant. » Après ses études, elle espère continuer son travail de mentor au sein du programme.
« Le fait que nous avons cinq jeunes intéressées à travailler à un projet est positif et, à long terme, nous espérons qu’ils deviendront d’ardents défenseurs du changement et que leur action contribuera à réduire le nombre d’utilisateurs de la banque alimentaire », a conclu Dennis Coley.